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Lourde, encombrante et étouffante, la chaussure de sécurité haute traîne derrière elle une réputation pas toujours flatteuse. Souvent associée au BTP, son utilité semble se résumer à parer les coups sur un chantier de construction. Ce serait pourtant lui faire injure que de la limiter à ce simple rôle de dure à cuire. Car dans le club des chaussures de sécurité auquel elle appartient, trois qualités sont impératives : robustesse, technicité et confort. Or la chaussure montante les possède toutes sans exception. Présentation de cette grande revêche au cœur tendre en compagnie de nos experts, toujours à la pointe en matière d'explications.
Des fonderies aux chambres frigorifiques en passant par les chantiers archéologiques, les terrains agricoles et les usines chimiques, la chaussure de sécurité montante est assurément bâtie pour affronter les milieux professionnels les plus hostiles. Bien à l'abri des objets lourds et coupants, des liquides corrosifs et brûlants, des sols inégaux et des pièces perforantes, pieds et chevilles sont enserrés dans une cathédrale de métal, de cuir et de fibres synthétiques qui résiste à toutes les épreuves ou presque. En tant qu'EPI (Équipement de protection individuelle), le brodequin, comme on l'appelle aussi, répond à de strictes normes de fabrication, lesquelles lui confèrent des atouts techniques supplémentaires.
La solidité de la chaussure de sécurité haute est garantie par la norme européenne EN ISO 20345, constituée de normes fondamentales, additionnelles et spécifiques. Élaborés pour répondre à des besoins professionnels précis, les modèles de chaussure montante présentent des points communs et des particularités qui varient selon les métiers exercés : résistance aux chocs et à l'abrasion pour les soudeurs, adhérence et imperméabilité aux hydrocarbures et à l'acide pour les citerniers par exemple. Mais qu'en est-il de son confort intérieur ? Pour le savoir, un coup d’œil sous le capot s'impose.
Les équipementiers ont fait beaucoup de progrès en concevant des chaussures montantes aussi résistantes qu'agréables à porter : tiges de cuir mêlées de microfibre, semelles intérieures anti-fatigue, bords et languettes matelassés, doublures en textile micro-aéré, etc. L'emploi non exclusif du cuir a permis également à la chaussure de sécurité haute de gagner en légèreté et surtout en flexibilité. L'apparition de la basket de sécurité haute a profondément changé la donne avec son allure décontractée et sa souplesse tout droit sorties du monde sportif. Avec elle, le règne de la chaussure-corset a ainsi pris fin pour bon nombre de professionnels.
Dans une chaussure de sécurité haute toujours plus technique et performante, la protection du pied ne se pose plus. La menace d'entorses, luxations et autres troubles musculo-squelettiques se réduit quant à elle progressivement avec cette nouvelle génération de chaussures qui épouse fermement le pied et la cheville sans pour autant le ferrer. Si certains secteurs imposent encore, et à juste titre, l'usage de brodequins plein cuir et imperméables, le bien-être du pied peut heureusement être assuré par l'introduction d'une semelle pour chaussure de sécurité. Ergonomique, rafraîchissante, ou bien encore isolante, celle-ci compensera les éventuelles lacunes de la chaussure montante tout en laissant au professionnel le plaisir de profiter des atouts de son soulier renforcé.